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— Misérable !

— Vous voyez que je ne vous veux pas de mal ; vous m’avez blessé et je ne me venge pas…

— Misérable ! rugit encore Mortimer.

— …Du reste, non seulement je ne vous veux pas de mal, mais je ne veux pas non plus vous dépouiller ; ce n’est pas ce qui vous appartient que je veux…

— Misérable ! râlait Mortimer, ah ! le misérable ! ah ! j’aurais dû mourir plus tôt.

— Si vous voulez m’écouter.

— Non ! Ascot, non ! Prenez tout ce que vous pourrez ici, mais sortez, sortez.

Sa tête retomba sur l’oreiller ; il était épuisé. En ce moment Bilman rentrait tenant une lettre à la main. Il dit à Ascot :

— Partons, j’ai ce qu’il nous faut.

Et il exhiba une enveloppe scellée portant au coin de gauche les mots « Dr Aresberg, Prétoria. »

— Êtes-vous bien sûr que c’est ça ? dit Ascot.

— Parfaitement ; voyez plutôt l’oblitération du timbre.

Ascot lut à haute voix : Prétoria, 27 juillet 1898.

— Filons, reprit Bilman, j’ai entendu du bruit de l’autre côté.

Ascot montra son oreille à Bilman, puis se tournant vers Mortimer :

— Adieu, Mortimer, j’ai ce qu’il me faut ; je vous pardonne votre méchanceté.

— Canaille, c’est vous qui avez assassiné les courriers d’Aresberg en 1897. Ah ! je le vois bien maintenant. Sortez, misérable, sortez, volez tous les trésors du Transvaal ; mais sortez d’ici.