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lui-ci était déjà loin. Wigelius était en train de faire un mauvais parti à Bilman. Quant à Natsé, il avait complètement mis Stenson hors de combat. La lutte était inégale et du reste, elle aurait été sans fruit pour Dolbret. Elle fut interrompue par des cris et des pleurs venant de l’intérieur de la maison.

— Ah ! mon Dieu, dit Pierre, ils ont fait quelque malheur. Lâchez prise Wigelius, et entrons.

Polson sortit une enveloppe de sa poche et, la montrant à Dolbret :

— Tiens, regarde, la voilà la lettre.

Il se sauva en riant, Bilman et Natsé le suivirent et les quatre compagnons disparurent dans l’allée.

Les cris continuaient de se faire entendre à l’intérieur. Dolbret et ses amis y pénétrèrent. En entrant, ils aperçurent Minnie pâle, assise au même endroit. Dolbret lui demanda :

— Est-ce qu’on vous a fait du mal ?

Mais elle ne pouvait répondre, ses yeux seuls parlèrent : ils se remplirent de larmes. Dolbret vit alors la ficelle enroulée autour de ses jambes et de ses bras et il s’avança vivement vers elle. En un instant, aidé de Wigelius et de Stenson, il lui rendit la liberté de ses mouvements. Minnie éclata en sanglots et étendit le bras dans la direction du boudoir.

— Qu’y a-t-il, mon Dieu, dit Dolbret, un autre malheur ?

— La pauvre fille ne peut parler, elle est quasi morte, dit Stenson ; allons plutôt voir nous-mêmes.

Ils passèrent au boudoir où Minnie les suivit. La bonne, en entrant, dit à sa maîtresse :