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— Laquelle ? firent les deux amis en même temps.

— À la condition expresse que nous séparions les diamants en trois parts égales, une pour vous, Stenson, l’autre pour Wigelius, et la troisième pour moi.

— Alors, je ne vous accompagne pas, dit Wigelius.

— Ni moi non plus, dit Stenson.

— Je vous en prie, au nom de notre amitié, ne me refusez pas la joie de vous montrer de la reconnaissance.

— C’est impossible !

— Voulez-vous que je vous dise une chose ? Tout le long du voyage, quand je rêvais, vaguement, si vous voulez, aux diamants de Kruger, je pensais au bonheur que j’aurais de vous rendre ce que vous avez fait pour moi. Vous m’avez vêtu, vous m’avez donné votre amitié, vous m’avez sacrifié votre vie, pour ainsi dire, et vous me l’offrez encore une fois. Laissez-moi m’acquitter envers vous. Ce n’est pas un paiement que je vous offre ; vous m’aiderez à conquérir le trésor, et vous le partagerez avec moi.

Les deux amis ne répondaient pas. Wigelius se demandait comment il s’y prendrait pour faire comprendre à Dolbret le peu d’importance qu’il attachait aux millions de Kruger. Quant à Stenson, sa générosité le mettait au-dessus de la tentation, mais il n’était pas assez riche pour se montrer aussi indépendant que son ami. Chez lui, la lutte était plus sérieuse ; d’un côté il voulait refuser, tant l’idée de partager avec Dolbret, le pauvre diable, lui paraissait monstrueuse ; d’un