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Au moment où Wigelius, Stenson et le guide s’apprêtaient à monter à cheval, Dolbret les avait arrêtés, puis, à mi-voix, en scandant ses mots, il avait récité le passage de la lettre d’Aresberg relatif à la grotte. Ses deux amis l’avaient écouté et, pendant qu’il parlait, instinctivement, chacun avait tourné sa monture dans la direction voulue.

Quand il eut fini, il les interrogea :

— Eh ! bien, vous m’avez entendu ? je n’ai rien oublié ?

— Non.

— C’est bien ; partons.

— Ils sortirent du buisson et bientôt le bruit des sabots sur le sable se mêla aux lointains grognements du tonnerre. De temps en temps, de grandes lueurs, illuminant le ciel, permettaient de sonder l’espace. Alors les fugitifs jetaient derrière eux des regards inquiets ; mais tout danger était passé. Du reste, les trois milles furent vite franchis et le petit kopje décrit par Aresberg apparut bientôt au tournant d’un sentier.

Ce fut le cœur serré d’une émotion indescriptible que Pierre Dolbret descendit de cheval.

— Zéméhul, dit-il au Zoulou, tu vas rester ici pendant que nous irons à la cachette ; aie bien soin des bêtes et fais bonne garde. S’il arrive quelque chose, la moindre chose, avertis-nous.

— Oui, docteur, répondit le guide qui, entendant toujours Stenson et Wigelius décerner ce titre à leur ami, croyait que c’était quelque chose comme son nom, ou comme une partie de son nom, et lui en servait continuellement.

— Voulez-vous me donner le bras ? dit ensuite Dolbret à Stenson.