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Maintenant, ne croyez-vous pas qu’il serait bon de mettre une autre personne dans la confidence ?

— Quelle autre personne ?

— J’avais songé à monsieur Wigelius qui, comme vous, a été bien bon pour moi, lors de mon sauvetage.

— En effet, Wigelius est un parfait gentilhomme et très intelligent, il faut le consulter. Je m’en vais le chercher, attendez-moi.

P’tit-homme passait, le bonnet blanc sur le coin de l’oreille, la face toute rouge. Il fit un signe à Dolbret :

— Docteur, je ne vous dit qu’un mot : le Dean c’est l’homme de la « presse ».

— Il mit son doigt sur sa bouche et disparut en ajoutant :

— Trop pressé aujourd’hui, demain je vous parlerai.

Dolbret était bouleversé. Cependant il se remit vite ; il pensait : Ce diable de P’tit-homme a le nez fin ; mais comment a-t-il pu savoir ça ? Il va peut-être nous être utile. Tant mieux, il faudra le consulter, ou au moins l’utiliser au besoin.

Maintenant Stenson revenait avec Anton Wigelius, dont le galbe d’athlète et le visage brun contrastaient avec le blond un peu pâle de son compagnon. En quelques mots la situation lui fut expliquée. Le géant resta songeur un instant, puis tranquillement :

— Il faut avertir l’évêque ; il ne sait probablement pas que son Dean est un aventurier.

— Oui, c’est très bien, reprit Stenson, mais