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encore si peu exploitée ? » Ce sont de mauvaises raisons tirées principalement de la mollesse égoïste ; elles priment le droit et la justice ; on ne s’arrête pas à examiner si c’est notre devoir ou non de défendre ces terres, parce qu’elles sont à nous, et ceux qui disent de pareilles non-sens, ne s’inquiètent pas de commettre ainsi le délit de lèse-patrie.

Il faut le répéter constamment : nous n’avons jamais prétendu, nous, les argentins, étendre les limites de la République au delà de ce que nous avions quand nous nous donnâmes le titre de nation indépendante ; au contraire, nous les avons diminuées parfois pour former d’autres nations, et dans d’autres cas, par des concessions qui peut-être n’ont pas été complètement justifiées, ou par des jugements arbitraux dont les raisons ne sont sans doute pas étrangères à la négligence déjà signalée. Mais ce que nous avons, nous devons le conserver. Quand même je ne crois pas qu’à l’avenir surgissent des difficultés avec les nations dont les frontières communes avec les nôtres ne sont pas encore nettement définies, ni que de ces difficultés puissent résulter d’injustes prétentions de notre part, comme les recherches qui motivent cet écrit se rapportent aux territoires voisins, ou comprennent des limites qui ne sont pas encore définies, j’ai considéré plus que jamais opportune cette publication en ce moment, puisque par elle le peuple argentin pourra mieux se rendre compte de l’opération de la démarcation qui se pratique en ce moment.

Avec la connaissance de la géographie physique des régions andines et des voisines, se corrigeront des erreurs générales, reçues pour la plupart comme de grandes vérités dans la conception des lignes frontières, et je ne doute pas qu’en dissipant de telles erreurs, en révélant la vérité des faits, ces publications faciliteront beaucoup la tâche de ceux qui doivent tracer ces limites, controlés comme ils le seront, par tous ceux qui s’intéressent à ce que les questions pendantes avec le Chili et la Bolivie, se terminent au plus tôt, par l’application de la vérité que révèle la science, et de la justice qui émane de la vérité.

Je ne crois pas, je le répète, qu’il surgisse de nouvelles difficultés internationales pour les questions de frontières ; mais, en tout cas, les difficultés s’évitent par la connaissance plus exacte du terrain où doivent être menées ces frontières, d’accord avec les traités en vigueur. Ces questions doivent se traiter