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Page:Moreno - Reconnaissance de la région andine, 1897.djvu/54

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Moncol-Mahuido, paraît être aussi volcanique, et le Collon-Cura, dans cette région, coule à ses pieds. Je traversai le Caleufu près de sa confluence avec le Collon-Cura, et peu après, je campai dans le même site où j’avais dressé ma tente en 1876 et en 1880 (planche XII). Les tolderias de Shaihueque n’avaient laissé que des cendres d’os et les cercles de pierre et de terre brûlée des foyers (540 m.). Par contre, en ce moment, passait un grand troupeau de bestiaux qui, du Nahuel-Huapi, se dirigeait à Victoria (Chili). Là où autrefois s’élevaient les toldos, on a installé deux bergeries et une pulperia (un débit).

La vallée de Caleufu sera un centre important d’élevage et d’agriculture, car ces terres peuvent s’arroser facilement, et la vallée est assez large pour être exploitée avec profit. Ses collines voisines sont couvertes de pâturages.

Le 2 et le 3 mars, j’organisai les expéditions de Wolff, Soot, Hauthal et Roth qui devaient opérer entre Junin de los Andes et Nahuel-Huapi, et comme une compensation des mauvais moments passés, je refis, pendant le jour, le chemin que j’avais parcouru, dans la nuit du 11 février 1880, quand, avec mes fidèles serviteurs le soldat José Melgarejo et l’indien Gavino, nous nous enfuîmes du campement indien, et je pus apercevoir à la lumière du jour le premier rapide latéral où nous essuyâmes notre premier échec avec notre radeau primitif.

Ces souvenirs sont agréables quand la comparaison du passé avec le présent est à l’avantage de ce dernier. Cependant, je dois l’avouer, j’espérais trouver plus de progrès en ces parages ; mais comment l’obtenir, quand la terre, entre Junin de los Andes et Caleufu, n’a que deux propriétaires et que la population n’atteint pas à un homme pour cent kilomètres ?

Le 4, nous passons par Yalaleicura, tout près de la pierre mystérieuse que vénéraient tant les indigènes, simple conglomérat détaché du versant du plateau et qui domine la profonde vallée de la rivière de ce nom. Nous rencontrons quelques petites chaumières abandonnées et brûlées par leurs constructeurs, les émigrants chiliens. Nous marchons d’abord par les gorges, laissant à gauche le chemin qui va jusqu’à la confluence du Collon-Cura et du Limay, qui sera celui du chemin de fer. Les plateaux appartiennent au type général, recouverts de débris de l’épaisse couche de conglomérats qui couvre les grès et les vieux tufs ; mais en face de Yalaleicura se présente une muraille pittoresque de basalte formant une croupe peu accentuée, et paraît correspondre à une expansion locale de lave sous-lacustre. Les champs deviennent plus mauvais ; ils sont trop pierreux