— Oui, père, dit la jeune fille, mais seulement le temps de saluer mes amies et de prendre congé. On étouffe là-haut, et je n’aurais pas le courage d’y rester davantage.
Elle redescendit un instant après, le docteur lui offrit son bras et l’on regagna l’hôtel. Mais tandis qu’elle marchait, Raymonde songeait à ce pauvre Fernand qui allait guérir. Car la chose ne pouvait faire un doute, M. Petit étant un médecin trop prudent pour faire à la légère une semblable prédiction : s’il annonçait la prochaine convalescence de l’incurable, c’est que dès maintenant il avait victoire gagnée.
Et lorsqu’elle se retrouva seule dans sa chambre, c’est encore à Darcier que pensa Raymonde, incapable de détourner sa pensée de cette préoccupation singulière, qui l’absorbait sans qu’elle s’en rendît compte :
— Monsieur Fernand guéri, songeait-elle, quel bonheur pour lui et pour tous ses amis ! Mais comme il l’aura bien mérité aussi, ce bonheur, et quelle digne récompense ce sera de sa patience et de sa résignation !…