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Page:Moressée - Un mariage à Mondorf, 1887.djvu/131

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— Comme vous le voyez, cher ami, dit M. Dubreuil, l’installation de ce petit établissement est fort simple, mais elle est absolument pratique et elle répond au but que les promoteurs de l’œuvre se sont proposé. Les enfants viennent ici, non pas pour y être enfermés entre quatre murs, mais pour y vivre au soleil et au grand air autant que possible.

Chaque matin, de bonne heure, ils vont aux bains, pour suivre la cure spéciale que le médecin a prescrite à chaque enfant. Le parc est à eux alors, ils y prennent leurs ébats, respirent les exhalaisons fortifiantes des conifères, boivent l’eau nauséabonde autant que salutaire de la source, se baignent au froid et au chaud, font en un mot tout ce qu’il faut pour devenir forts et bien portants, s’il plaît à Dieu.

— N’a-t-on pas à craindre qu’à la longue ils ne trouvent ces exercices un peu monotones !

— Oh ! non. D’abord ils ne restent ici que le temps exigé pour une cure, trois semaines, un mois au plus. Et puis, on leur ménage de ci de là une surprise. Sans parler des excursions et des promenades au loin, il ne manque pas dans les environs de châtelains généreux qui invitent ces pauvres petits et leur font fête : c’est dans le programme de la saison.

— Et quand le temps est mauvais ?

— Alors encore il y a une ressource : la grange. Elle rend les plus précieux services, à l’établissement, cette bonne vieille grange ; grâce à son aire lisse et dure, à son plafond élevé, les petiots se moquent bien du vent et de la pluie.

— Tout cela est charmant en vérité, dit pour conclure M. Liévin, et c’est un service éminent que rendent au pays les promoteurs d’une pareille œuvre…