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d’associations libres ayant pour but l’embellissement et la mise en état de propreté des rues et des maisons. Nous avons tenté l’aventure, et nous avons pleinement réussi. Le bourgmestre, le curé, les propriétaires aisés ont consenti à nous prêter leur influence ; nous avons mis à leur disposition quelques légers subsides pour couvrir les frais que n’auraient pu supporter les habitants pauvres : vous pouvez vous assurer qu’ils ont été intelligemment employés.

— Vous avez cent fois raison, répondit M. Dubreuil. Il est de fait que nulle part ailleurs, dans mes nombreux voyages, même en Hollande où la propreté est considérée comme la plus indispensable vertu, je n’ai vu de village aussi coquettement entretenu que celui-ci.

— Et vous ne pourriez croire, ajouta Raymonde, de quelle importance peut être ce détail pour la prospérité de votre station thermale. Le jour où nous sommes arrivés, ne connaissant pas un être dans ce pays, ne sachant qu’une chose : le nom de la localité où nous devions nous arrêter, le garde qui faisait le service du contrôle de notre tramway cria tout à coup : « Altwies ! Altwies ! » Nous courûmes à la plate-forme pour nous faire une idée du pays où nous allions passer nos vacances, et le premier mot qui vint à nos lèvres fut celui-ci, t’en souviens-tu, père : « Oh ! que c’est coquet ! quel air de propreté réjouissante ! »

Cette première impression nous avait entièrement conquis ; elle nous est restée, et c’est là peut-être qu’il faut chercher l’origine de l’attachement qui nous est venu pour l’établissement. Je serais d’ailleurs ingrate si je n’ajoutais bien vite que vous avez tout