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n’étaient ainsi rassemblées que pour mieux passer les vacances, et se divertir comme il n’était pas possible de le faire en ville, à cause des occupations des mamans.

— Voyons, dit-il enfin, qui de vous va nous raconter la promenade d’hier ?…

Les petites pensionnaires rougirent plus fort, chacune songeant avec effroi qu’on allait la choisir peut-être et la charger de ce récit. Les plus délurées tremblaient en songeant que la surveillante allait les faire avancer ; puis soudain un grand soulagement se fit en elles quand elles entendirent l’institutrice prendre la parole pour répondre elle-même à M. Pauley.

— Ah ! monsieur, dit-elle, notre après-dînée a été superbe. Madame Meunier, devant s’absenter pendant plusieurs semaines, a voulu que nous profitassions de la seule journée qu’elle eût de libre, et nous a invitées toutes ensemble à venir visiter sa propriété. Aussitôt le repas de midi terminé, nous nous sommes mises en route, et deux heures plus tard nous étions devant la grille du château. Dès qu’on l’eut avertie de notre arrivée, Madame Meunier vint nous prendre avec ses demoiselles, et nous commençâmes la visite du parc. Vous pensez si nos gamines s’amusaient et profitaient de la gracieuse hospitalité qui leur était offerte.

Ce fut bien autre chose quand on nous introduisit au jardin, où l’une des demoiselles de la maison se mit en devoir de nous montrer de quelle façon il fallait s’y prendre pour dévaliser les grosseillers. Les fruits étant tout à fait mûrs, je laissai les enfants profiter de ce généreux exemple et se répandre à travers les allées, pendant que je don-