Page:Moressée - Un mariage à Mondorf, 1887.djvu/232

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 228 —

Et comme Raymonde s’était levée en souriant, elle quitta la table à son tour et Fernand resta seul. Chanter !… Ah ! bien, si quelqu’un au monde avait en ce moment l’envie de chanter, ce n’était pas lui, certainement. Qu’allait-il faire maintenant pour combattre le mortel ennui de cette journée d’attente ? Car M. Dubreuil ne rentrerait qu’assez tard, Raymonde l’avait dit. Pourvu seulement qu’il rentrât avant le concert et que le docteur eut le temps de lui demander un entretien !…

Cette longue journée s’écoula cependant. Même M. Dubreuil rentra plus tôt qu’on n’avait cru. Il avait chassé toute la matinée en plaine, en compagnie de M. Meunier, chez lequel il avait été invité par l’aimable entremise de M. Pauley, qui en était aussi. On avait tiré quelques perdreaux, un seul lièvre : il faisait absolument trop sec depuis quelques jours, et le lièvre était sous bois. On était rentré chez M. Meunier pour le déjeuner et on avait décidé d’en rester là, l’aimable hôte ayant consenti à venir avec M. Pauley passer la soirée à Mondorf.

En rentrant à l’hôtel, M. Dubreuil fut arrêté par un domestique qui lui remit une lettre. C’était un mot du docteur Petit, le priant de vouloir venir le prendre à 7 heures à son cabinet : il avait à l’entretenir, disait-il, d’une affaire urgente.

À sept heures, M. Dubreuil entrait chez le médecin.

— Me voici, docteur, tout à votre disposition.

— Vous me comblez, cher monsieur, et je vous suis fort obligé de votre empressement. Comme je l’écrivais, je désire avoir avec vous un court entretien : si vous y consentez, nous irons chercher, dans