Aller au contenu

Page:Moressée - Un mariage à Mondorf, 1887.djvu/43

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 39 —

avec le jeune homme n’était point un simple hasard, et avoua qu’elle s’attendait à le retrouver quelque jour, à voir des relations s’établir entre son père et lui. Pourquoi ?… Oh ! pour rien… Une sorte de pressentiment qu’elle avait ainsi. Ses pressentiments l’avaient rarement trompée, et elle y croyait.

Ces vagues pensées furent interrompues tout à coup par l’arrêt du train, qui venait d’entrer en gare de Luxembourg. Il y eut un moment d’ennui, causé par les tracas inséparables de l’arrivée à destination : les bagages à se faire délivrer, puis à réexpédier directement sur Mondorf, où il devait aller pendant que M. Dubreuil ferait voir la ville à ses filles et se présenterait chez l’hôte pour lequel il avait une lettre d’introduction.

Cette lettre avait été une surprise aimable de M. Vanier, qui lui donnait ainsi le moyen le plus facile de se présenter et de faire connaissance. Elle était à l’adresse de M. Pauley, le ministre des travaux publics, celui-là même qui avait la haute direction de la station thermale de Mondorf.

Aussitôt après avoir déjeûné, M. Dubreuil, laissant ses filles à l’hôtel en leur promettant de rentrer sans retard, se fit conduire chez le ministre et eut la bonne fortune de le trouver chez lui. Il fit passer en même temps sa carte et sa lettre : quelques instants plus tard, M. Pauley était devant lui.

— Je suis charmé, Monsieur le député, lui dit-il en lui tendant les mains, de faire dès aujourd’hui votre connaissance. M. Vanier m’a écrit qu’il vous avait promis de mettre ses amis à votre disposition : je suis heureux de pouvoir ratifier aussi tôt cette