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et assez correctement. Dans ses réponses, elle fit preuve d’un cynisme révoltant, son regard troublant dirigé sur l’assistance, ne montrant aucun repentir, ne manifestant même aucun regret, tout dans son attitude semblant s’accorder à jeter un défi au tribunal et à la loi.

Puis, l’interrogatoire terminé, on avait entendu le témoignage émouvant de la petite fille qui accompagnait, le jour du crime, l’enfant lâchement assassinée, puis celui des gendarmes qui avaient arrêté la criminelle, puis encore celui des médecins qui avaient fait l’autopsie.

Midi ayant sonné à cet instant, l’audience avait été suspendue jusqu’à trois heures…

M. Dubreuil avait successivement fait visiter à ses amis la statue équestre du roi grand-duc Guillaume Ier, le musée et les collections de l’État, les points de vue splendides d’où l’on découvre le panorama pittoresque et grandiose de la vallée de l’Alzette, puis le parc, dont bien des capitales envieraient à Luxembourg la belle situation, l’étendue et l’agrément.

Les promeneurs étaient ensuite revenus vers le quartier de la ville où s’élève le Palais de Justice. Près du palais, ils retrouvèrent le jeune avocat à qui M. Meunier avait remis le soin de les caser en bonne place pendant l’audience.

— Ne m’en voudrez-vous pas, Monsieur l’avocat, dit M. Dubreuil, de vous mettre dans la nécessité de nous découvrir une nouvelle place pour M. Darcier, que j’ai l’honneur de vous présenter, et qu’un heureux hasard nous a fait rencontrer au cours de notre promenade ?…

— Pas du tout, du tout, répondit le jeune homme.