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Le lendemain matin, qui était dimanche, ce fut Florian qui rappela à tout le monde qu’il était l’heure de la messe. Au prône, M. l’abbé Fleury parla du mariage, en montra l’institution divine et en fit ressortir la sainteté : puis, s’adressant aux parents, il fit voir quelle faute grave c’était de permettre aux enfants de contracter une union mal assortie, quelle faute plus grave encore c’était de mettre obstacle à l’union bien appropriée de deux jeunes gens ayant de l’inclination l’un pour l’autre, quand cette union était conforme aux lois morales et aux lois sociales.

— Le père de famille, dit-il en terminant, doit être vigilant et sage : mais quand il a reconnu dans sa conscience que le bonheur de son enfant se trouve dans le mariage projeté, il serait criminel en ne le bénissant pas…

Deux heures plus tard, le docteur entrait au bras de Fernand dans le petit salon attenant à son cabinet ; M. Dubreuil et son ami Florian, Raymonde et Marcelle déjà s’y trouvaient réunis, attendant en silence l’heure (des explications. On redoutait l’inévitable dénoûment de la situation critique où l’on avait été enserré par les révélations de la Zanetta : mais tout ensemble on désirait que le moment enfin en fût venu, préférant l’amertume du sacrifice à l’anxiété de l’attente.

Monsieur Pauley fut introduit ensuite au salon, puis encore M. l’abbé Fleury…

Alors, la porte close, M. Dubreuil prit la parole :

— M. Darcier, dit-il, nous ne pouvons retarder davantage, fût-ce d’une heure, le réglement de la