Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/117

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rité de son prédécesseur, et cela d’autant plus volontiers qu’il conservait en propre les plus importantes de ses conceptions, car l’étude de l’échange, sur un marché ne comportant que deux marchandises, ne se présente dans les Éléments que comme préparation à l’exposition de celles qui figurent dans la troisième section.

Cette troisième section a pour sujet la théorie de l’échange d’un nombre quelconque de marchandises entre elles, théorie qui peut être considérée, à un double titre, comme la partie capitale de l’œuvre de Walras, car non seulement, ainsi que nous allons le voir, elle fournit la substratum de toutes les autres, mais encore elle présente la manifestation la plus caractéristique de cette mutuelle dépendance, dont le Professeur de Lausanne a eu l’honneur de signaler l’influence là où les économistes littéraires ne cherchaient que des rapports de cause à effet. Cette théorie est en effet l’exposé des conditions auxquelles doivent satisfaire les quantités de marchandises échangées sur un marché et les prix correspondants pour que l’équilibre puisse s’établir sur ce marché ; or, la seule existence de ces conditions, en montrant la solidarité des différents éléments de l’équilibre, établit d’une façon définitive l’inanité de toutes les recherches entreprises pour découvrir « la cause » du prix ou de la valeur. Comme nous aurons ultérieurement l’occasion d’indiquer en détail la consistance de l’œuvre de Walras, nous nous contenterons d’énoncer ici, sans commentaire, les conditions d’équilibre de l’échange. Ce sont : pour chaque individu, la réalisation du maximum de satisfaction correspondant à l’égalité des prix aux rapports des raretés (degrés finaux

    rieurement (III, I, 2) — à la lettre précitée de Jevons, puis dans la préface de la 1re édition des Éléments.