Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/138

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Dans la première partie, exclusivement géométrique, MM. Auspitz et Lieben ont fait appel à un mode de représentation graphique, déjà employé par le professeur Marshall, consistant à adopter comme coordonnées des courbes de demande et d’offre les quantités des deux produits échangés : le quid et le pro quo, avec cette particularité que dans leur ouvrage l’un des deux produits, celui dont ils portent les quantités en ordonnées, est toujours le numéraire qu’ils ont jugé à propos d’introduire immédiatement dans leurs recherches. Ils ont en outre considéré l’évaluation individuelle du numéraire comme une grandeur constante que, à défaut de mesure absolue, ils ont regardée comme égale à l’unité, ce qui leur a permis de rapporter aux mêmes axes, d’une part, les courbes d’utilité et les courbes de demande, et, d’autre part, les courbes de coût de production — qui sont en quelque sorte des courbes d’utilité négative — et les courbes d’offre qu’ils en déduisent en assimilant tous les offreurs à des entrepreneurs. Dans les conditions que nous venons de définir, les courbes de demande sont d’ailleurs les dérivées des courbes d’utilité du type usité par M. Launhardt dans sa Mathematische Begründung der Volkswirtschaftslehre[1]


  1. Cela résulte immédiatement de ce fait que l’égalité numérique