Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/140

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

riations de la satisfaction et recherché les conditions de son maximum sans s’astreindre à la regarder comme une fonction d’une seule variable : la quantité de tel ou tel produit ; ils sont au contraire entrés largement dans la voie ouverte par M. Edgeworth en la considérant a priori comme une fonction de tous les facteurs intervenant dans l’équilibre économique, qu’ils ont d’ailleurs ramenée en dernière analyse à une fonction des prix et des quantités des produits dont trafique l’individu envisagé, et de la quantité de numéraire dont dispose cet individu. C’est ainsi également qu’ils ont étudié les variations de la satisfaction indépendamment de l’hypothèse de la fixité de l’évaluation du numéraire, ce qui les a conduits, pour représenter ces variations, à remplacer les courbes par des surfaces de satisfaction (Befriedigungsflächen) analogues à celles que le professeur d’Oxford avait précédemment prises en considération, et sur lesquelles nous aurons l’occasion de revenir dans la troisième partie de ce travail (III, IV, 2). C’est ainsi enfin qu’ils ont pu déterminer les conditions générales de l’équilibre économique sans s’assujettir à supposer les prix indépendants les uns des autres, comme ils avaient cru[1] indispensable de l’admettre dans un exposé géométrique.

Telle est dans les grandes lignes la structure générale des Untersuchungen. Nous ne croyons pas qu’il y ait lieu d’en faire une analyse plus détaillée parce qu’il ne nous semble pas qu’elles aient sensiblement modifié, par la contribution qu’elles lui ont apportée, le domaine de la science tel qu’il était constitué lors de leur publication, encore que MM. Auspitz et Lieben n’aient pas jugé à

  1. Nous avons vu (II, II, 4) que Walras est parvenu ultérieurement à élaborer une théorie purement géométrique indépendamment de toute supposition de ce genre.