Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/144

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lémique parce que, ne présentant pas de caractères de généralité et n’ayant pas eu d’influence sensible sur l’évolution de la science, elle n’offre plus aujourd’hui qu’un intérêt relatif, et que d’ailleurs, à l’époque où elle était d’actualité, elle a été analysée avec le plus grand soin par M. V. Pareto en une étude[1] à laquelle il est toujours loisible de se reporter.


§ 4. — Irving Fisher.

Tant au point de vue de l’ordre chronologique qu’à celui de l’enchaînement des conceptions de l’économie mathématique, il convient de parler maintenant de la contribution que M. Irving Fisher, professeur à l’Université de Yale, a apportée à la science pure. Dans sa remarquable étude intitulée Mathematical investigations in the theory of value and prices[2], il a, en effet, tout en faisant état des travaux de ses prédécesseurs, notamment de ceux de Jevons et de MM. Auspitz et Lieben, posé les principes ou du moins fourni les germes des théories les plus récentes.


Dans la première partie de cet ouvrage, l’auteur a commencé par remarquer que les théories des économistes mathématiciens qui l’ont précédé présentent un point faible, car ces économistes « omettent d’indiquer en quoi que ce soit ce qu’ils entendent par le rapport de deux utilités »[3], alors que les graphiques auxquels

  1. La teoria dei prezzi dei Signori Auspitz e Lieben e le osservazioni del Professore Walras dans le numéro de mars 1892, du Giornale degli economisti.
  2. Extrait des Transactions of the Connecticut Academy, vol. IX, juillet 1892.
  3. Mathematical investigations, part. I, ch. i, § 5 note.