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Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/146

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vant ses goûts »[1], puis il a énoncé les trois définitions suivantes, afin de préciser le sens dans lequel l’utilité est une quantité :

I. — « Pour un individu donné, à un instant donné, l’utilité de A unités d’un produit ou d’un service (a) est égale à l’utilité de B unités d’un autre produit ou service (b), si l’individu ne désire pas l’un à l’exclusion de l’autre. »

II. — « Pour un individu donné, à un instant donné, l’utilité de A unités de (a) excède l’utilité de B unités de (b), si l’individu préfère (ou désire) A à l’exclusion de B plutôt que B à l’exclusion de A. Dans ce cas, l’utilité de B est dite moindre que l’utilité de A. »

III. — « Le rapport de deux utilités est mesuré par le rapport de deux accroissements infiniment petits du produit dont il s’agit, tels que leurs utilités soient respectivement égales à celles dont on cherche le rapport, pourvu que ces accroissements infiniment petits s’ajoutent à des quantités finies égales. »

« Cette définition s’applique non seulement aux utilités infinitésimales d’un même produit, mais aussi à celles de produits ou services différents. »

(M. Irving Fisher fait remarquer que cette dernière définition est absolument conforme aux autres définitions mathématiques.)

Dans ces conditions, l’utilité marginale (finale) d’un produit étant la limite du rapport de l’utilité d’un accroissement marginal à la grandeur de cet accroissement, on voit que le rapport de deux utilités marginales est le rapport des utilités de deux accroissements marginaux divisé par le rapport de ces accroissements. Dès lors « l’utilité marginale d’un produit, arbitrairement choisi, sur la limite (margin) d’une quantité arbitraire-

  1. Op. cit., part. I, ch. i.