Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/152

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que du seul régime économique qu’il avait dès lors à prendre en considération, celui de la libre concurrence. « L’économie politique pure est essentiellement la théorie de la détermination des prix sous un régime hypothétique de libre concurrence absolue »[1]. Il a d’ailleurs été amené, pour atteindre son but, à faire intervenir certaines considérations métaphysiques.

Le second, au contraire, s’est proposé de traiter l’économique à un point de vue purement scientifique, de telle sorte qu’il a été naturellement conduit à examiner, à côté de la libre concurrence, les divers types de monopole, parmi lesquels il faut ranger les régimes socialistes. En outre, dégagé de tendances pratiques, il s’est efforcé de prendre une position aussi objective que possible pour faire de l’économie pure, débarrassée de toutes conceptions philosophiques, la première approximation dans l’étude du phénomène économique concret.

Le Cours de M. Pareto se compose de deux sections : l’économie pure et l’économie appliquée, deuxième approximation dans la recherche des conditions de l’équilibre économique. En effet, « deux conceptions dominent tout ce livre : celle des approximations successives et celle de la mutuelle dépendance, non seulement des phénomènes économiques, mais aussi des phénomènes sociaux »[2].

La première section (économie pure) comprend l’exposé des conditions générales de l’équilibre économique, non seulement dans le cas de la libre concurrence, dans lequel l’individu accepte les prix du marché sans essayer de les modifier directement et volontairement, mais aussi, d’après ce que nous venons de dire, dans le cas

  1. Éléments… [p. 106], p. xi.
  2. Cours, t, I, préf. p. iv.