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Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/267

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tendre, c’est que, au lieu d’aborder l’étude des questions générales, les économistes se sont le plus souvent bornés à examiner les problèmes particuliers qui leur étaient présentés par la réalité des affaires, ce qui ne pouvait leur faire découvrir que des vérités fragmentaires tout en faisant dégénérer la science économique en un corps de doctrines destinées non pas à se compléter mais à se détruire mutuellement.

Les procédés mathématiques étant essentiellement appropriés à la recherche des vérités générales, et l’emploi de ces procédés en économie politique se présentant avec de sérieuses garanties de succès, tant à cause d’une sorte d’affinité naturelle dont semble témoigner la simultanéité des applications qui en ont été faites, indépendamment les unes des autres, en France, en Allemagne, en Angleterre et en Suisse, que du fait de l’importance des acquisitions que cet emploi compte déjà à son actif, il apparaît donc comme tout indiqué d’essayer de faciliter l’accès de ces procédés au domaine de l’économie politique par des moyens plus actifs que la simple proclamation de leur efficacité.

Aussi, divers auteurs ont-ils tenté d’établir le contact entre les ἀγεωμετρητοί et les théories mathématico-économiques. Les uns, comme H. Laurent[1], ont prétendu composer des ouvrages d’économie mathématique ad usum populi, et d’autres, MM. I. Fisher[2], L. Leseine et L. Suret[3], F. Virgilii et G. Garibaldi[4] principalement, se sont efforcés d’exposer en quelques pages les connaissances mathématiques indispensables pour

  1. Économie politique mathématique, Paris, 1902.
  2. Voir II, III, 4, in fine.
  3. Introduction mathématique à l’étude de l’économie politique, Paris, 1911.
  4. Introduzione alle economia matematica, Milan, 1899.