Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

permis d’aborder, pour la première fois, des recherches qui sont restées leur spécialité[1].

Eh bien ! sous l’influence des événements qui ont fait naître la théorie de l’équilibre économique à Lausanne (grâce aux travaux de L. Walras qui le premier, comme nous le verrons, a mis en évidence la solidarité réciproque des phénomènes économiques et indiqué les moyens de la représenter) ce groupe a reçu un nom qui est déjà consacré par l’histoire[2] : celui d’École[3] de Lausanne, qui offre l’avantage de ne pas prêter à confusion comme pourrait le faire l’expression de École mathématique détournée de son sens primitif.

Ainsi ce sont uniquement les auteurs que l’on peut rattacher à l'École de Lausanne, c’est-à-dire les successeurs de Walras, qui doivent être considérés comme de véritables économistes mathématiciens, si tant est que cette désignation ait une signification bien déterminée. Aussi sont-ce les seuls dont nous rappellerons les travaux en détails, mais sans cependant passer entièrement sous silence les autres économistes qui, en recourant avant eux à l’emploi des mathématiques, ont ouvert la voie aux recherches ultérieures.

  1. En particulier c’est précisément le fait d’avoir abordé l’étude de l’équilibre économique général au lieu de se borner à examiner des problèmes spéciaux, qui sépare complètement les économistes mathématiciens des économistes de l’École autrichienne, bien qu’ils aient les uns et les autres un point de départ commun.
  2. Voir note 2, p. 106.
  3. L’emploi du mot « École » pouvant être une cause de malentendu, il est essentiel de noter que l’étude de l’équilibre économique, en tant qu’elle fait l’objet de l’École de Lausanne, est une étude exclusivement scientifique sans tendances doctrinales.