parties, il ne manque ni d’intérêt ni de science et contient une tentative nette et partiellement satisfaisante d’établissement d’une théorie mathématique de la circulation »[1].
Mais l’œuvre du xviiie siècle, de beaucoup la plus importante au point de vue qui nous occupe est le Traité des richesses publié[2] sans nom d’auteur en 1781, et dû en réalité à l’Ingénieur des Ponts et Chaussées français, Achille-Nicolas Isnard[3].
Dans le premier livre du premier volume de cet ouvrage — qui en comporte deux — sous le titre Des richesses en général et de leurs rapports, A.-N. Isnard a présenté en effet une véritable « théorie de la valeur » en avance de près d’un siècle sur les idées de son temps. Comprenant que « en parlant de richesses, on ne prend guère le mot valeur dans un sens absolu » et que ce mot exprime le rapport de deux choses que l’on compare pour les échanger », il s’est préoccupé de répondre à ces questions : « Comment les choses acquièrent-elles une valeur dans les échanges ? Comment cette valeur dépend-elle de la quantité des choses et du besoin qu’on en a ? Comment les quantité dépendent-elles du besoin et des valeurs ? Comment les besoins sont-ils subordonnés eux-mêmes aux quantités et aux valeurs ? » Et, seul peut-être avant L. Walras, il a été ainsi amené à concevoir une théorie de l’échange tenant compte, d’une manière restreinte il est vrai, de la mutuelle dépendance des phénomènes économiques, théorie qu’il expose de la manière suivante dans les cas