Page:Moret - L’emploi des mathématiques en économie politique.djvu/99

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par l’auteur comme susceptibles de mettre chacun à même de réaliser le maximum de satisfaction possible indiqué par la théorie.

Ainsi toute l’œuvre de Gossen n’est qu’un vaste commentaire du principe fondamental de l’économie pure. Aussi, semble-t-il que, dans leur désir de lui rendre largement justice, Jevons et surtout Walras[1], heureux sans doute de retrouver dans son livre les théories qui leur étaient chères, aient été un peu prodigues d’éloges à son égard, et qu’au contraire M, Edgeworth se soit beaucoup rapproché de la vérité lorsque — sans cependant aller aussi loin que M. Pantaleoni qui, en la faisant remonter à D. Bernouilli, Laplace et Quetelet, ne laisse même pas à Gossen l’honneur de la découverte du principe de l’utilité finale — il formula son opinion en ces termes : « Gossen paraît avoir été un simple spécialiste aux idées de peu de valeur à l’exception d’une seule, qui l’a rendu immortel »[2].

§ 2. — William Stanley Jevons.

L’œuvre de W. St. Jevons est trop connue dans son ensemble pour qu’il y ait lieu de nous attarder à des généralités sur cet auteur, qui fut le premier économiste de son époque en Angleterre. Aussi entrerons-nous immédiatement dans le vif de notre sujet en abordant de plano l’examen de ses conceptions sur l’économie mathématique, telles qu’elles sont exposées dans sa Theory of political economy[3].

  1. Loc. cit.
  2. Revue anglaise Nature, numéro du 5 septembre 1889, p. 435.
  3. Ce livre, publié pour la première fois à Londres en 1871, a eu, en 1879, 1888 et 1911 trois autres éditions (dont les deux dernières ne sont, du reste, que des réimpressions de la seconde) et il a