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seconde, il avait lui-même écrit dix pages auparavant qu’on « craignait que, avec les chefs [féniens] mis en liberté par les autorités des États-Unis[1] et le nombre de leurs gens dans le voisinage de Pembina, une autre attaque ne fût organisée avec de meilleures chances de succès du côté de Saint-Joe ».[2]

Ensuite, quand, pour infirmer la première assertion du gouverneur, à savoir qu’on ne connaissait pas alors l’insuccès du mouvement, il prend sur lui d’affirmer que « Riel était en état d’avoir des espions tout aussi habiles que ceux du gouvernement et qu’il était parfaitement renseigné sur la situation »[3], Hill avance ce que non seulement il ne peut prouver, mais ce que le document susmentionné va réduire à sa juste valeur.



Nous avons vu qu’André Nault avait, sur invitation formelle, fait un voyage secret pour assister au conciliabule des principaux féniens des États-Unis. Il ne dut en revenir que le 6 octobre, car son nom, qui se trouve partout après cette date, manque à la liste des chefs métis assemblés la veille. Je reproduis maintenant mot pour mot le compte rendu des séances. Le lecteur voudra bien remarquer que tous les noms qu’il mentionne sont devenus historiques[4].

Le 5 octobre, jeudi, s’assemblent chez Riel, à onze heures du matin :

Ambroise Lépine, Bapt. Beauchemin,
Pierre Parenteau, Elzéar de la Gimodière,
Joseph Delorme, Maxime Lépine,
J.-B. Ritchot, Joseph St-Germain,
Bapt. Touron, Pierre Léveillé,
Louis Riel, Angus McKay, M. P. P.
L’honorable F.-X. Dauphinais.mmmmmm

Aucun détail sur le compte d’O’Donoghue. Après délibérations sur l’op-

  1. Lesquels chefs, « après avoir subi un semblant d’examen (a farce of an examination)… furent libérés aussi vite que possible » (Hill, op. cit., pp. 347-48), ce qui montre encore une fois de plus les véritables sentiments des autorités américaines sur cette question.
  2. Manitoba, p. 338.
  3. Ibid., p. 348.
  4. Leurs faits et gestes se trouveront mentionnés dans mon Dictionnaire historique des Canadiens et des Métis français de l’Ouest, à côté de ceux de centaines d’autres personnages, traiteurs, voyageurs, explorateurs, missionnaires, hommes d’Église ou d’État, etc.