nais, McKay, affirment qu’ils plaideront dans leurs assemblées en faveur du gouvernement. Les autres conviennent qu’il est bon de le faire, seulement un tant soit peu. Et que, tout en étant eux-mêmes en faveur du gouvernement, ils ne se prononceront pour lui qu’avec beaucoup de précautions.
L’assemblée s’arrange pour avoir des courriers dans toutes les directions, afin que ces assemblées aient lieu partout dans les paroisses françaises dans une vingtaine d’heures, et qu’un rapport de ces assemblées soit fait par chacun des membres de l’association chez André Neault, à Saint-Vital.
Ajournement jusqu’au lendemain, à 2 heures P. M.
Deux observations se placent naturellement ici. D’abord en qui concerne les manœuvres de O’Donoghue. Cet aventurier voulait évidemment en imposer aux métis du Manitoba quand il déclarait que, bien qu’il eût besoin d’eux pour le succès de sa déclaration de l’indépendance du pays, il croyait « avoir amené une force » suffisante pour la réussite de ses desseins. Il comptait si bien sur le concours des natifs manitobains et avait si grand besoin de leur coopération que ses gens « avaient avec eux trois charrettes pleines d’armes et de munitions »[1]. C’est Hill lui-même qui nous l’apprend.
Cet auteur ajoute que le plan de O’Donoghue était de franchir la frontière avec un corps d’hommes armés, forçant tout homme qu’il rencontrerait en chemin à l’accompagner comme prisonnier ou partisan actif, et de grossir ainsi ses rangs jusqu’à ce qu’il eût atteint la paroisse en dessus du fort qui contenait la plus grande partie de la population française. Celle-ci, croyait-il, se joindrait immédiatement à lui et l’aiderait à prendre et à piller le fort Garry. Ses troupes seraient alors augmentées d’un nombre suffisant d’hommes des États-Unis pour lui permettre de garder le pays[2].
En second lieu, le lecteur remarquera qu’au moment même où les métis apprennent la prise du fort Pembina par les féniens, c’est-à-dire leur succès au moins passager, et alors qu’on leur assure que les étrangers ont de l’or et des hommes en abondance, c’est-à-dire tous les éléments voulus d’un succès permanent, aucun de leurs chefs ne se prononce en leur faveur. Tous se rangent, au contraire, du côté du gouvernement manitobain, et six le font en termes aussi peu équivoques que possible. Avis, encore une fois, aux historiens anglais et à ceux qui pensent avec eux que les métis « n’offrirent leurs services qu’après qu’on eut