amour des Lettres, MM. de Bonnières, Pouvillon, Dodillon, Hervieux, Lavedan, Caze, font des livres sincères, très étudiés, auxquels on ne reproche guère que de s’attarder dans un idéal de transition. — De M. Harry Alis, dans un naturalisme relevé d’ironie, Petite Ville est un roman irréprochable. — À part de tous, mettrai-je M. Élémir Bourges (Le Crépuscule des Dieux est un beau livre de Poëte), M. Pinard, de qui Madame X révèle un esprit de psychologue très singulier, M. Blondel, dont j’aime Le Bonheur d aimer et cette tristesse douce, sentimentale bien, et M. Léon Bloy, pamphlétaire[1] et romancier qui met le roman en pamphlet et le pamphlet en roman. C’est encore de ces écrivains dévoués à l’Église et dont l’Église a horreur. Ils troublent son agonie qui voudrait s’endormir dans un chuchotement de vieilles femmes… Je considère avec étonnement la fécondité d’invectives de M. Bloy. C’est le Maître des Injures. Il a surtout l’adverbe prodigieux. Mais j’admire sans restriction de très uniques pages sur le Symbolisme en histoire, dans le Désespéré.
- ↑ Le pamphlet était hier un genre démodé ; la chronique l’avait submergé : les petites brochures de la Restauration cédaient à l’énorme flot actuel du journalisme quotidien. Les Lanternes de M. de Rochefort avaient des allures anachroniques. Aujourd’hui, le pamphlet reparaît sous la forme de la brochure et du livre, se glisse dans le roman, envahit l’étude philosophique et sociale ; nos pamphlétaires sont MM. Bloy, Mirbeau, surtout M. Drumont, un philosophe de la plus haute lignée catholique, d’autres encore.