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Page:Morice - La Littérature de tout à l’heure, 1889.djvu/281

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an artiste épris de la vie avant tout, mais à qui l’Art — l’Art Plastique — se révèle comme la plus puissante expression de vie qui soit, nous apporte au nom de cet Art un précieux témoignage. Si M. Jean Dolent n’est pas peintre lui-même, avec les dons qu’il a, tout spécialement appropriés à l’intelligence de la Beauté picturale, c’est parce que « le peintre ne voit qu’en soi » et qu’il convient « que, parmi ceux qui regardent, plusieurs regardent et voient. » Mais cet Amoureux d’art, qui contemple la vie au miroir idéalisant des belles peintures, a déduit de cette étude perpétuelle des certitudes. Il en a changé bien souvent, nous dit-il[1]. Tant mieux : ces variations prouvent la bonne foi. Or, ses conclusions sont singulièrement d’accord avec les nôtres : « Ce qui me prend le plus fortement, c’est l’œuvre où l’artiste me mène plus loin que là où il s’arrête — où il paraît s’arrêter… Mon idéal : Vérités ayant la magie du Rêve[2]. »

  1. Jean Dolent, Amoureux d’Art.
  2. On peut critiquer cette formule ; l’expression n’est peut-être pas très philosophique. Y a-t-il donc d’autres Vérités que le Rêve lui-même, en Art. le rêve propre de chaque artiste ? Mais j’entends très bien et tout le monde entend très bien ce que l’écrivain a voulu dire. — Ajoutons que M. Jean Dolent est l’auteur de plusieurs romans, Le Roman de la Chair, L’Insoumis, très intenses et très modernes études passionnelles, et de Parades, Les Parades de Jean Dolent, essences du plus personnel esprit.