Page:Morin - Héroïsmes d'antan, victoires d'aujourd'hui, 1923.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


Cavelier de La Salle parvient à la majestueuse cataracte du Niagara.

Nord-Ouest comme dans les régions de l’Est, les Français savaient fièrement établir leurs droits.

La plupart de ces forts ne sont qu’un souvenir ; mais l’on voit encore les ruines de certains autres. C’est le Fort La Tourette, fondé par Greysolon Du Lhut de la Tourette, en 1684 ; — et le Fort « des Français, » bâti l’année suivante… C’est encore le Poste du Grand Portage, qui date de 1718, et le Fort Saint-Pierre, qu’éleva, en 1731, Christophe Dufrost de la Jemmeraye. Voici le Fort Maurepas, construit en 1734 par le fils aîné de La Vérendrye ; voilà, avec son appellation délicieusement archaïque, le Fort de la Fourche aux Roseaux, et le Fort Rouge, tracé, en 1738, par d’Amour de Louvière, et le Fort La Reine, et les deux Forts Bourbon, et le Fort La Corne, dû à l’inlassable énergie du chevalier Saint-Luc de la Corne…

En 1751, quelques Français, envoyés par M. de Niverville, bâtissent le Fort La Jonquière. Enfin, dans le Fort Saint-Charles, fondé durant l’été de 1732 par Pierre Gaultier Varennes de la Vérendrye, l’illustre découvreur du Nord-Ouest, se trouvent les restes entiers du Père Aulneau, jésuite, et de ce fils aîné de La Vérendrye que nous nommions plus haut, et les têtes de leurs dix-neuf compagnons.

Quels plus beaux monuments à l’intrépidité de nos pères que ces barricades éphémères et ces enceintes où une poignée de soldats français, portant la croix et l’épée, défiaient d’inconcevables périls, avec, sur les lèvres, quelque prière apprise d’une mère bretonne, quelque chanson d’Île-de-France ?

⚜ ⚜ ⚜