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Aussi, était-elle fière de se voir considérée par un si noble cavalier.

Elle riait des yeux que lui faisaient les jeunes Anglaises, jalouses de ses succès ; elle valsait, valsait toujours.

Le collier qu’Alice venait de recevoir devait être en or massif, car il était bien lourd, trop lourd même, pensait-elle.

Il lui semblait que ce collier entrait dans sa chair. Elle s’imaginait qu’il était de feu, car il lui brûlait la peau.

Il était lourd, extraordinairement lourd.

Après la valse, se sentant indisposée, Alice demanda à sa mère la permission de retourner à la maison immédiatement.

Elle fut prête avant ses parents, et partit de suite accompagnée du jeune homme.

Alexis Provost et son épouse, parlaient en se rendant à leur demeure du magnifique résultat qu’avait eu pour Alice, ce fameux bal. Ils grondèrent même Arthémise qui les accompagnait seule parce qu’elle n’avait pas su s’attirer les avances de quelques-uns des jeunes gens qui se trouvaient à cette réunion.

Cette pauvre Arthémise avait passé la soirée