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tendrait parfaitement avec l’oncle et résolut de lui parler de la chose.

Un bon dimanche, après la messe, il aborda le père Germain, c’était le nom de l’oncle d’Alvina, et lui déclara son amour pour la jeune fille.

Le père Germain se trouva enchanté de la nouvelle. Alfred Lambert avait du bien et son père qui était riche, devait tout lui laisser en mourant.

Le sort d’Alvina est parfait, se dit-il, et bon gré mal gré, elle l’épousera. Le fait est que je commence à être fatigué de cette petite mijaurée. Ça fait de la dépense, d’élever des enfants, et ça ne nous rapporte que de la misère.

Arrivé chez lui, le père Germain annonça à son épouse et à Alvina que Alfred Lambert désirait épouser cette dernière. Il ajouta qu’il était on ne peut plus heureux de la chose et que le mariage aurait lieu aussitôt que possible.

Alvina voulut se récrier ; elle déclara qu’elle n’épouserait jamais un ivrogne comme Alfred Lambert.

Ivrogne, ivrogne, s’écria le père Germain, eh ! bien, tout le monde dit que je suis ivrogne, moi aussi, parce que j’aime à prendre un verre avec des amis ; Est-ce que ta tante n’est pas heureuse avec moi ?

Le bonheur de sa tante ne paraissait pas du