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passe dans le moment, et la conscience de l’épouvantable danger qui l’attend, lui cause une frayeur plus terrible que la première.

Un cri d’angoisse, un cri tel que la plume se refuse à décrire, sortit de sa petite poitrine.

Maman ! maman !

Le vent seul sifflant à travers les arbres qui bordent la route, lui répond.

Alors, des larmes coulent en abondance de ses yeux.

Il appelle, appelle toujours : maman ! maman ! et toujours le même silence lui répond.

Il essaie de marcher, mais ses petits membres gelés refusent de lui obéir.

Ses cris redoublent.

Maman ! bonne maman ! venez donc me chercher, j’ai froid, oh ! maman que je souffre…

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Il tombe sur la route, privé de connaissance.

La neige s’amoncelle autour de son corps et le recouvre bientôt.

À la maison, après avoir fait un tapage d’enfer, Alfred Lambert finit par tomber sur le plancher où il s’endormit.