Aller au contenu

Page:Morissette - Au coin du feu - Nouvelles, récits et légendes, 1883.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 46 —

la connaissance de ce jeune homme ? De la manière la plus simple.

Vous savez ou vous ne savez pas, qu’entre jeunes filles, on se rend des petits services.

Passe-moi ton frère, je te donnerai le mien.

Ida ne pouvait donner son frère, pour la bonne raison, qu’étant enfant unique de François Bertrand et de Marie Laframboise, elle n’en avait pas. Mais elle avait rencontré dans Albertine Brindamour, une amie complaisante qui lui avait passé le sien.

Alfred Brindamour avait vingt ans et Ida Bertrand dix-huit lorsqu’ils se rencontrèrent pour la première fois.

La connaissance se fit vite. L’on en vint bientôt aux déclarations d’amour.

Ils s’aimèrent bien cordialement, sans soucis de l’avenir.

Madame Bertrand disait qu’à dix-huit ans, une fille est trop jeune pour s’amouracher d’un garçon. Elle ajoutait que ce ne serait pas elle qui permettrait à sa fille de se laisser fréquenter par un jeune homme, avant vingt-deux à vingt-cinq ans.

Il est bon de se rappeler que madame Bertrand avait vingt-cinq ans lorsqu’elle épousa François.