Page:Morissette - Au coin du feu - Nouvelles, récits et légendes, 1883.djvu/53

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FRANÇOIS BÉLAND.



RÉCIT.

Celui qui veut entendre raconter des histoires et des fameuses, encore, n’a qu’à s’adresser à un de ces vieillards qui ont passé une partie de leur jeunesse dans les chantiers.

L’autre soir, je me trouvais chez un ami, en compagnie de plusieurs ouvriers, dont quelques-uns avaient les cheveux passablement blancs, ou, pour me servir d’une expression plus poétique, dont les cheveux avaient banchi sous le poids des ans et de je ne sais trop quoi encore.

On fumait la pipe, au coin du feu, et naturellement les histoires allaient leur train.

Un bon vieux qui n’avait pas encore pris la parole, nous dit : J’ai été témoin d’un accident, lorsque j’étais par en haut, qui m’a valu la confession du malheureux qui en avait été la victime. S’il n’était pas si tard, — il pouvait être dix heures, — je crois que je vous raconterais l’histoire.