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Page:Morissette - Au coin du feu - Nouvelles, récits et légendes, 1883.djvu/77

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Hypolite Langlois était commis dans un magasin de St. Roch. Il recevait un joli salaire, soit dix piastres par semaine. C’était un assez beau garçon, poli, aimable ; enfin il possédait toutes les belles qualités qui plaisent tant aux demoiselles.

Il faut bien l’avouer, ce que l’on cherche chez le mari, pour bien des jeunes filles, c’est la beauté et la richesse ; les autres qualités si nécessaires à un époux, elles n’y songent pas. C’est certainement là où elles font erreur. Le mariage, c’est pour la vie. Si l’homme est méchant, ivrogne, etc., jugez quel avenir une jeune fille se réserve en l’épousant.

Notre homme avait une foule de belles qualités, mais il avait aussi un misérable défaut : c’était un ivrogne de la pire espèce.

Marie-Louise Danjou, qui était une bonne petite fille de dix-neuf ans, prenait pour de l’or tout ce que lui disait son fiancé. Elle connaissait fort bien le grand défaut de celui qui devait l’épouser, elle lui donna même son congé, un jour qu’il était allé chez elle un peu gris. Mais Langlois ayant juré qu’il ne boirait plus, Marie-Louise lui pardonna.

Il fut trois mois sans boire, et le mariage eut lieu.