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Page:Morissette - Au coin du feu - Nouvelles, récits et légendes, 1883.djvu/80

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— Moi, dit Marguerite Simard, je ne connais rien du garçon, mais la fille, c’est une perle. Propre, travaillante, c’est elle qui saura tenir sa maison.

— Et son mari aussi, dit la mère Martin.

— Elle tiendra sa place, continua la Simard. Tiens, je vous dirai bien la chose, avec moi les maris ça passe droit. Les femmes ne sont pas des esclaves à la fin des fins. Ce sont les femmes qui devraient commander. Les hommes, c’est bon pour travailler et nous habiller convenablement.

— Il y a certaines dames, répliqua la mère Martin, qui préfèrent l’argent à leur mari. J’en connais moi qui se sont mariées avec des hommes qu’elles n’aimaient pas du tout. Ces hommes étaient riches, c’étaient tout ce qu’elles demandaient.

— Dites-vous cela pour moi, madame Martin, demanda la Simard ?

— Ma foi, si le bonnet vous coiffe, je n’y vois pas d’objections.

La conversation continue quelques temps encore mais nous ne l’écouterons plus. D’abord si quelques-uns de mes lecteurs ou de mes lectrices désirent connaître tout ce que nos commères ont dit ce jour là, ils n’ont qu’à s’approcher d’un groupe de vieilles femmes réunies dans les endroits mentionnés plus haut. Ce que disaient les commères de