Page:Morissette - Au coin du feu - Nouvelles, récits et légendes, 1883.djvu/84

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 82 —

le malheureux qui lui répond par un grognement digne du plus vil des animaux. Alors cette jeune femme qui avait donné toute sa confiance à la promesse que Langlois lui avait faite avant de se marier, de ne plus boire de tout ; cette jeune femme fut pris d’un sentiment de dégoût pour le compagnon de sa vie.

Cet homme lui avait juré, aux pieds des autels, amour et fidélité ; il avait juré de faire toujours son bonheur, et voilà qu’après quinze mois de ménage seulement, ce misérable oublie son serment.

Si je l’abandonnais, pensa-t-elle… Mais non, reprit-elle aussitôt, j’ai promis de vivre toujours avec lui, de l’aimer toujours, je ne ferai pas une lâche action. Qui sait, je suis peut-être la cause de ce qui arrive aujourd’hui.


V.


En sortant du magasin ce soir là, Hypolite Langlois rencontra plusieurs de ses amis. Dans le courant de la journée, il avait eu une petite chicane avec son patron ; cela lui avait monté l’esprit. Aussi lorsque Pierre Breton lui proposa d’aller prendre un coup avec lui, accepta-t-il avec plaisir.

On arriva à l’hôtel. Après avoir pris chacun un verre, la conversation s’engagea.