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cela. Je gage que tu as peur de ta femme et que tu ne boiras pas ce verre de rye-ci.

Langlois était orgueilleux ; il but le verre de rye, un troisième, puis un quatrième, jusqu’à ce qu’il fut complètement ivre.

La conversation n’avait pas moins continué.

— Les femmes, vois-tu, disait Breton, c’est bon pour faire la cuisine, avoir soin de la maison et voilà tout. Quand un homme à se laisser conduire par sa femme, c’est fini, il n’a plus de repos. Tiens, mon cher, fais moi donc ceci ; voyons, mon bonhomme, tu vas aller me chercher cela. Je connais ça, moi aussi, je suis marié, mais ma femme ne me mène pas comme elle veut. Tu penses peut-être, que ta Marie-Louise prend ton intérêt. Oui, avale ça et bois de l’eau pour le faire digérer. Quand elle est avec toi, c’est tout beau, mais lorsqu’elle est seule, c’est autre chose. D’ailleurs, tu as un enfant, quel amusement as-tu chez toi ? Tu n’entends que des pleurs, que des cris. Tandis que nous nous amusons, toi tu es enfermé dans ta maison à entendre pleurer ton enfant. N’est ce pas vrai, cela ?

— C’est vrai, murmura Hypolite.

On parla, on but jusqu’à minuit. Les amis de Langlois ne laissèrent ce dernier que lorsqu’il fut complètement ivre. Alors comme il arrive toujours dans ces occasions là, on le laissa partir seul, au