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font boire, de lui-même il ne prendrait pas un verre mais lorsqu’il rencontre des amis, il s’enivre du coup.

Ces amis dont parlait Breton, n’étaient autres que lui et ceux avec lesquels il se rencontrait.

Breton buvait et buvait affreusement, mais c’était le plus bel hypocrite du pays. Il jurait gros comme le bras, devant la mère Danjou, qu’il ne prenait pas une goutte de boisson, et il ne se passait pas une nuit sans qu’il ne s’enivra entièrement.

La soirée eut lieu et Langlois était au nombre des invités.

Je dois dire en passant, que c’était lui qui avait proposé à Breton d’être le musicien de la circonstance.

Langlois, désireux de plaire à la jeune Marie-Louise et de se faire inviter à venir de nouveau dans cette maison, mit tout en œuvre pour obtenir succès. Il joua le violon à merveille et chanta encore mieux. Ce qui charmait surtout les invités, c’était sa voix sympathique.

Le succès d’Hypolite fut complet ; à la fin de la soirée il n’avait que l’embarras du choix. Il avait dansé avec plusieurs jeunes filles, avait eu un bon mot pour chacune d’elles, aussi il faut bien le dire, les jeunes filles en raffolaient.