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Page:Morissette - Au coin du feu - Nouvelles, récits et légendes, 1883.djvu/99

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— Je ne sais trop, ma bonne dame, répondit Marie-Louise ; c’est un étourdissement, je crois, j’ai cru que j’allais mourir.

La pauvre femme ne voulait pas faire connaître à sa voisine la conduite infâme de son mari.

Hypolite Langlois à bout de ressources, était venu à la maison, chercher de l’argent. Marie-Louise avait environ trente sous pour tout partage. Le bois achevait, on avait à peine de quoi à manger pour une couple de jours, pouvait-elle donner ces quelques sous, lorsque ses enfants pouvaient à peine satisfaire leur faim, et grelottaient auprès d’un poêle à demi éteint. Aussi, lorsque Langlois demanda à son épouse de lui donner de l’argent, répondit-elle, qu’elle n’en avait pas. Alors la colère emporta le malheureux, et l’on sait ce qu’il fit à Marie-Louise et à ses enfants. Il chercha dans tous les coins de la maison, et finit par trouver la petite somme dont nous avons parlé.

Il partit alors, laissant sa famille sans ressources.


IX.


En voyant qu’il n’y avait plus rien à manger à la maison, Lozia prit une grande résolution. Sa pauvre mère malade, n’ayant pas les moyens nécessaires pour se procurer les remèdes dont elle