fils était le seul héritage qu’il pouvait lui laisser.
Il y avait quatre ou cinq ans qu’il était dans le commerce lorsqu’il entra comme commis chez Bouchard. Frédéric avait pour salaire sa pension et dix piastres par mois.
La première fois que Frédéric et Albertine se rencontrèrent, ils se sentirent attirés l’un vers l’autre. Le jeune homme avait le malheur d’être terriblement timide.
Il considérait Albertine trop riche pour oser croire qu’un jour il pourrait prétendre à sa main et pour rien au monde il n’eut voulu laisser percer l’amour qu’il avait pour la jeune fille.
Car il faut bien le dire, Frédéric aimait la fille de son patron, il l’aimait comme on n’aime qu’une fois dans sa vie. Il eut donné tout au monde pour être aimé d’Albertine, mais jamais il n’eut voulu encourager cet amour, parce qu’il était persuadé que son patron ne voudrait jamais l’accepter, lui pauvre diable, pour son gendre.