Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/69

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Il se faisait cependant un travail considérable dans sa pauvre tête malade.

Il regardait de tous côtés, s’arrêtait pour examiner une maison, un arbre.

Tout le monde savait dans la paroisse, la tentative qui devait se faire ce jour là, pour faire recouvrer la raison à ce pauvre enfant.

Ceux qui demeuraient sur le parcours que devait suivre Arthur, se mettaient sur le perron de la porte de leur maison et le saluaient au passage.

Il mettait alors la main sur son front comme s’il eut voulu rassembler ses souvenirs, puis comme s’il ne pouvait trouver ce qu’il cherchait, il se mettait à branler la tête comme un homme découragé, et continuait son chemin.

Enfin, ils ne sont plus qu’à quelques arpents de la maison d’Arthur.

Le père Julien est sur le perron, qui regarde venir son pauvre enfant.

Il tremble le brave homme, ses jambes fléchissent sous lui.