Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/82

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Pierre se remit bientôt de la surprise que lui avait causé l’apparition de son père en cet endroit.

Se voyant pris sur le fait, il résolut de payer d’audace.

Il se moqua de la jeune fille, d’Arthur, et de son père même.

Il dit qu’il avait juré que le mariage entre Arthur et Alexina n’aurait pas lieu et il était décidé à mettre tout en œuvre pour remplir son serment.

Le père Julien voulut alors lui faire quelques remontrances.

Fou de rage, ne sachant plus ce qu’il disait, Pierre se mit à injurier son père de la manière la plus brutale.

Le père Julien commençait à sentir la colère s’emparer de lui. Il se contraignit autant qu’il put ; finalement, le cynisme révoltant dont son fils faisait preuve, le mit hors de lui-même et dans un moment d’indignation facile à comprendre il s’écria :

— Va-t-en, misérable et ne remets jamais les pieds dans la paroisse, va-t-en, je te chasse, je te maudis.