Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/87

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vages, puis faire le reste du trajet, soit à pied, soit en voiture.

Pierre qui n’avait que quelques sous dans sa poche, fut donc forcé de marcher tout le long du chemin. Ce ne fut que deux jours après son départ de Beauharnois, qu’il arriva à Montréal.

Il n’avait jamais mis les pieds dans cette ville, aussi se trouva-t-il complètement dépaysé.

Tout en marchant à l’aventure, il arriva à la place Jacques-Cartier.

Il s’arrêta un moment en cet endroit et se mit à réfléchir à ce qu’il devait faire.

Il lui restait à peu près un écu pour tout partage, il lui fallait donc trouver de l’ouvrage s’il ne voulait pas mourir de faim. Mais quoi faire ? Il ne connaissait aucun métier, et ne savait ni lire, ni écrire. Heureusement, il lui vint à la mémoire, qu’une de ses connaissances de Beauharnois, qui avait demeuré quelques mois à Montréal, avait trouvé de l’ouvrage au déchargement des navires, dans le port.