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LE DOCTEUR-NOIR

Il laissa aller Titille et son compagnon pour suivre la Sauvage et les bandits.

Ceux-ci s’en allaient sans se presser vers la rue des Lyonnais.


CHAPITRE VI

Préparatifs.

Arrivés à la hauteur du Panthéon, les bandits entrèrent chez un restaurateur où ils passèrent une partie de la journée.

Jean-Baptiste Flack attendit patiemment leur sortie.

Ce ne fut pas sans précautions que la Sauvage et ses compagnons pénétrèrent ensuite dans la rue des Lyonnais.

La mère Peignotte était sur la porte de son ignoble garni. Elle vit arriver les bandits et elle leur fit un petit signe de la main, pour leur indiquer qu’il n’y avait pas de danger.

L’estaminet de l’hôtel était vide.

Les nouveaux venus allèrent s’installer dans le coin le plus sombre.

La Sauvage se mit à causer avec la mère Peignotte.

— Vous n’avez pas peur, ma petite ? fit celle-ci avec un effroi mal dissimulé.

— Pourquoi donc ? Cette bêtise ! La police saura que je suis venue ici dans quinze jours peut-être. On vous surveillera pendant une semaine et tout rentrera dans l’ordre.

— Vous m’étonnez, fit la patronne avec admiration.

Puis se ravisant, elle reprit très inquiète :

— Sans indiscrétion. Qu’est-ce que vous allez faire ?

— Nous ? Mais rien du tout. Qu’est-ce que vous voulez que nous fassions ?

— Est-ce que je sais, moi ? Vous avez de si drôles d’idées.

La Sauvage se prit à sourire.

— Nous avons à causer de choses sérieuses avec un de nos amis qui demeure chez vous.

— Ah ! et qui donc ?

Le Nourrisseur qui les écoutait intervint :

— Eh ! vous savez bien, la mère !