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LE DOCTEUR-NOIR

— Vous me ferez retrouver le prêtre… Celui qui a tué ma Pitchounette ?

Et elle tendait les mains d’un air de supplication suprême.

— Je vous le promets, déclara la Sauvage.

Celle-ci, on ne l’a pas oublié, ne connaissait pas le passé de son amant. Elle ignorait qu’elle fût la maîtresse du défroqué Caudirol.

Seul, parmi les bandits de Saint-Ouen, Sacrais connaissait sa véritable identité.

La Sauvage ne prit donc pas garde aux paroles de la vieille.

Elle éteignit la lumière et s’accroupit dans un coin du taudis, pour rester à écouter.



CHAPITRE VIII

Bataille.


Jean-Baptiste Flack, posté en face de l’hôtel Peignotte, avait assisté au prologue de la tragédie que nous venons de raconter.

Il avait vu les bandits entrer dans l’estaminet du garni, puis monter au premier étage.

Leurs évolutions diverses l’intriguaient.

Il les regardait d’en bas s’agiter comme des ombres et se cacher.

Puis Bambouli et Titille avaient fait leur apparition.

Flack pressentit le crime qui devait s’accomplir.

Les allures louches des compagnons de la Sauvage, l’arrivée du couple, le faux départ de Zim-Zim, tout cela l’inquiéta.

Malgré sa répugnance à se servir de la police, il résolut de faire arrêter les scélérats réunis dans l’hôtel.

Toutes ses hésitations disparurent quand il vit la malheureuse Titille saisie par les misérables.

Il ne put en voir davantage, car La Marmite vint tirer les doubles rideaux.

Un agent passait dans la vue Berthollet, devant une palissade clôturant un terrain vague.

Il courut vers lui.

— Il se passe quelque atrocité dans ce bouge, fit-il tout d’abord.