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LE DOCTEUR-NOIR

Tintin, la Puce, l’Asticot et le Nourrisseur étaient restés sur le carreau ou entre les mains des agents.

— Et la Sauvage ? interrogea encore La Marmite.

Ce fut une nouvelle et muette consultation.

— Oh ! elle doit s’en être tirée, affirma Tord-la-Gueule avec conviction.

Sacrais secoua la tête…

— Séparons-nous, et à demain ! fit-il.

Les bandits s’éloignèrent dans diverses directions.

La victoire était à eux, mais elle leur coûtait cher !…


CHAPITRE IX

Le prisonnier.

Pendant que ces événements passaient dans Paris, le Docteur-Noir était enfermé à Mazas.

M. Cuplat, le directeur dont nous avons fait la connaissance, prenait possession de son poste.

Le règlement, appliqué par ce maniaque, devenait insupportable.

M. Lucien Bartier avait été placé dans une cellule de la sixième division, où il avait, suivant l’usage, deux compagnons de captivité, chargés de l’espionner.

L’un d’eux, faux-détenu, cela va sans dire, n’était autre que l’agent Haroux qui s’était transformé en prisonnier pour la circonstance.

L’autre était un individu accusé de faux, qui, pour améliorer sa situation et voir sa peine adoucie, avait accepté le rôle de mouton.

Placé sous cette étroite et incessante surveillance, le Docteur-Noir ne pouvait dire un seul mot qui ne fût immédiatement rapporté au parquet.

Mais la tâche des mouchards était rendue singulièrement difficile en raison de l’innocence même du médecin.

L’accusation qui pesait sur celui-ci était monstrueuse.

À deux reprises, il avait été mis en présence d’un juge d’instruction qui l’accusait, preuves en mains, d’avoir violé la sépulture de la baronne de Cénac, pour s’approprier les valeurs qui y étaient contenues.