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LES MYSTÈRES DU CRIME

Madeleine, qui ne comprenait rien à cette scène, avait refermé prudemment la porte extérieure.

L’avenue n’était point déserte…

Déjà, on accourait pour savoir ce qui venait de se passer.

— Filons, ordonna Sacrais, la partie est perdue.

La Sauvage suivit le bandit rapidement.

Quant à La Marmite, il marchait le premier, content de lui-même.

Sacrais pestait furieusement.

— C’est vrai, fit La Marmite, en v’là un avaro… Et c’est que nous ne pouvons pas facilement réclamer la petite. Coquin de sort !


CHAPITRE XV

La Marmite se convertit.

Sacrais, la Sauvage et La Marmite toujours vêtu en cocher, arrivèrent en peu de temps aux fortifications.

Ils rentrèrent dans Paris.

Aussitôt eurent-ils dépassé l’enceinte et se virent-ils en sûreté que la discussion reprit entre eux, plus acrimonieuse et plus vive.

— Tu es joliment bête, mon petit, fit la Sauvage en haussant les épaules avec mépris.

La maîtresse de Caudirol n’était pas fâchée outre mesure de voir Lydia échapper à son amant, mais la façon humiliante dont elle avait été jouée lui revenait désagréablement à l’esprit.

— Imbécile, répéta-t-elle.

La Marmite écoutait philosophiquement.

— Allez-y, la patronne, faut pas vous gêner, dit-il, en emboîtant le pas allègrement. J’ai bon dos. Mais je suis cocher pour le quart d’heure, ça me répugne d’être engueulé. Dans le métier de colignon, c’est généralement le contraire. Aussi, vous me permettrez de changer de costume.

Et il tira des basques de sa redingote une blouse blanche qu’il passa gravement sur ses vêtements.

— Oh ! la la, ma pauvre sœur, fit-il en s’admirant avec complaisance, y a pas à dire : je suis tapé aux pommes. Sûr, je vais faire une conquête.