Page:Morphy - Le vampire, 1886.djvu/384

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
384
LE DOCTEUR-NOIR

Il courut au Palais de Justice et s’informa du prisonnier.

Les renseignements étaient concluants.

Il n’y avait point de doute.

Le Docteur-Noir avait été envoyé à la Conciergerie.

Au dernier moment, il entendit cette conversation devant le vestiaire des avocats.

— Et quand passera-t-il, le docteur ?

— Son affaire vient samedi en Cour d’Assises. Il est le seul inscrit au rôle.

Flack s’en retourna accablé.


CHAPITRE XVII

Évènements imprévus.

Le domestique du Docteur-Noir revint à Noisy désespéré.

Il ne répondit mot à toutes les questions qui lui furent faites.

Georges et Lydia étaient toujours ensemble, et leur visage heureux contrastait avec la triste nouvelle que Jean-Baptiste Flack avait à annoncer.

Aussi restait-il muet.

Mais, pressé de questions par Madeleine, il se décida à parler.

Tous les habitants de la maison du Docteur étaient présents.

— Écoutez, s’écria Jean-Baptiste Flack avec véhémence. Je vais vous faire le récit d’une monstruosité. Mon maître, M. Lucien Bartier a le couteau de la guillotine suspendu sur la tête. Vous savez pourquoi et comment !

Un frisson parcourut la petite assemblée.

Flack continua avec emportement :

— Un bandit que l’on croit mort, après avoir assassiné deux femmes, a profané la sépulture de l’une d’elles. Il a tué le gardien du cimetière qui allait l’arrêter. Et savez-vous qui va supporter la responsabilité de ces forfaits ? Mon maître ! le Docteur-Noir ! un homme qui est resté naïf et confiant comme tous les gens de bien… Un philanthrope qui a toujours été le médecin des pauvres et leur bienfaiteur… Un savant qui, après avoir accompli la plus merveilleuse des résurrections, se voit aujourd’hui accusé du plus effroyable des crimes !